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flonflons & musette
25 février 2016

Angelina

J'adore écouter Gérard Collard, le Monsieur Livre à la houpette du Journal de la Santé sur France 5. Toujours par hasard, vu qu'accessoirement, je travaille. Déjà avant, c'était un plaisir. Mais depuis que mes libraires à moi ont fermé boutique, après 25 ans de bons et loyaux services, et avec l'arrivée de vendeurs de produits culturels en grande surface en milieu rural ( au secours), écouter Gérard Collard s'apparente à de la simple survie intellectuelle. Pour moi, cet homme est LE libraire : enthousiaste à l'excès, maniaco-éclectique, amoureux des livres qui vivent, et totalement, absolument à des milliards d'années lumière de tout intellectualisme guindé ; ce type VIT la littérature, et serait capable de s'enflammer pour le journal de Mickey s'il tombait sur un numéro qui l'émouvait ( ouh, c'est vilain ce verbe là). Aucun a priori, aucun préjugé, quand c'est bon, y'a pas de mal à se faire du bien.

Angélina en poche

Et c'est comme ça que j'ai connu Angelina, sage femme ariégeoise de la fin du XIXème. Quand j'ai entendu ça, imaginez donc : je me suis ruée sur Amazon (pour vérifier. Amazon, c'est ma base de vérification. Autant que ça serve à quelque chose), puis dans les bibliothèques autour de chez moi. Verdict : Angelina était réservé jusqu'en 2051. Bon, un petit tour sur FNAC et hop, vlà Angelina qui arrive direct chez moi. Et ça tombait fichtrement bien : Angelina, elle habite à côté de chez moi ! Angelina, je connais ses bois, ses rues, ses routes, ses villages, ses ponts, ses trains, et je me retrouve donc là (presque) chez moi il y a 150 ans. Alors, mettons-nous d'accord immédiatement : Angelina, effectivement, a des petits airs de Martine. Martine embellit son jardin, Martine fait du cheval, Martine prend le train, Martine fait des études de sage-femme. Soit. N'empêche que ce livre, je l'ai avalé en 3 jours. Un véritable « page-turner », addictif, de ces livres dont on voudrait qu'il ne s'arrête jamais (vœu pieux).

Déjà, chapeau à l'auteur, Marie-Bernadette Dupuy, pour sa profonde connaissance du Couserans (Ariège)- d'autant qu'apparemment, en matière de pays, elle s'est aussi frottée à d'autres, dont le Québec.

Et puis Angelina, quel personnage...une véritable rencontre. Angélina entre en nous page après page : quand on referme le livre, on se prend à penser à elle certains jours comme si elle faisait partie de notre vie quotidienne. On passe devant l'hôtel Dieu à Toulouse, et on pense à Angelina. On va chercher sa fille au train à Boussens, et paf, rebelote. Surtout, on lit l'Ariège, ce pays rude, reculé, Pyrénéen, familier  en 1870. Fin XIXème,  c'est un pays encore très peuplé, avant le grand exode, un pays chargé de traditions mais aussi de gens qui bougent, malgré les distances. On le sait tous, ici, nos aïeux nous l'ont dit, répété, mais là, on l'a sous les yeux : nos ancêtres bougeaient, voyageaient, par n'importe quel moyen, le plus souvent à pied, sur des distances qui nous paraissent aujourd'hui invraisemblables. Et on s'aperçoit qu'on est finalement peut-être plus sédentaires qu'eux....enfermés qu'on est dans nos voitures et nos avions.

Angelina, c'est aussi un style. Elle a beau être un tantinet Martine sur les bords, la plume de Marie-Bernadette Dupuy est fluide, coule et s'efface derrière son personnage, vous emporte, vous entraîne, vous embarque, et efface toutes les petites maladresses qu'on pourrait trouver ci et là.

On finit sonné, riant béatement, en se disant que la vie est quand même rudement chouette. Merci Gérard Collard. Surtout, continuez !

 


 

I love to listen to Gérard Collard, whom you probably do not know since he appears on French TV only.....So I will skip directly to the book !

I.e, Angelina, a mid-wife in the remote French Ariege in the late 19th century. Not very glamourous, though when I heard this, i have to confess i rushed on Amazon ( to check. I use Amazon as a checking network. Might as well use it for something...), then to my local libraries. Only to find Angelina was « reserved » up until at least 2051. Well, i clicked on Fnac.com, and hop, Angelina arrived directly in my letterbox. Which was good luck : for Angelina actually lives very very near my letterbox ! I know her woods, her forests, her roads, her villages, her bridges, her trains : this book brought me back home 150 years ago. Quite an experience. However, let's get it over and done with : Angelina, indeed, has a little Miss goody Good-everything-always -works-out-well-in-the-end tendency. A bit like Martine in French children's books. Alright. So what. For the truth is, i « swallowed » the book in 3 days. This is THE ultimate page turner. Totaly addictive, one of those books you wish would never end ( if only).

First, hats off to the author, Marie-Bernadette Dupuy, who displays an in-depth knowledge of the country and the people she describes ( Couserans, in Ariege)- all the more so than apparently, she also wrote about other places, including Quebec.

Now more about Angelina....What a character !When you close the book, she goes on haunting you for days and weeks, she becomes part of your daily life. When you walk past the Hotel Dieu in Toulouse, you think about Angelina. Or when you pick your daughter at the train station in Boussens. Or when you come across a « Saint Lizier » road sign.  Most of all, you get a glimpse of Ariege, this remote, rough, tough, familiar, Pyrenean country back in 1870. In the late 19th, it would still have been a very populated place, just before the great « rural exodus », imprinted with traditions though people used to travel a lot, in spite of distances. We all know it down here : our great grand parents would tell us, & tell us again, but in this book, we got it right under our eyes : our ancestors used to travel, a lot, anyway , by any means, but mostly walking, covering distances that would sound totaly impossible to us today. How sedentary do we look in comparison, enclosed as we are in our cars and planes!

Angelina is also a style : the character may sometimes sound goody goody, the author's writing is fluid, easy going, and disappears naturally behind her character : it sweeps you up your feet, takes you ,carries you away, thus erasing all the wee awkwardnesses that may appear here and there.

You end up knocked out, dazzled,  beaming, feeling life is definitely worth living in the end. And that's the point of it all, is it not? 

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Commentaires
N
Moi aussi j'aime beaucoup ce Gérard Collard ! Grâce à lui, j'ai découvert une livre que j'ai adoré, dans un tout autre registre que l'histoire d'Angélina : "L'histoire d'un mariage" d'Andrew Sean Greer. On se fait un échange ?
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