la voleuse de livres
C'est l'histoire d'un livre que j'ai adoré, puis aimé, puis détesté, puis reaimé, puis fini par lire sans plus me poser aucune question....
C'est l'histoire de Liesel, une petite allemande, à Mölching, pendant la 2ème guerre mondiale. Enfant de dissidents communistes placée chez des parents adoptifs,les Hubermann, elle va se lover dans ce cocon d'amour et de bienveillance entourée de livres qu'elle va donc forcément voler, avec son ami à la vie à la mort, Rudy Steiner. Et nous faire traverser la guerre en Allemagne de bout en bout.
C'est l'histoire de la Mort, qui a décidé toute seule comme une grande d'être narratrice à part entière. Parfois ça marche, parfois moins, mais toujours est-il qu'elle anticipe, annonce, casse le/les morceau(x), adoucit, alourdit, allège, flashback-que et anaphore à tour de bras.
C'est l'histoire d'une Allemagne qu'on voit très peu dans les romans et les films ( en tout cas, pas ceux que j'ai lus ni vus): l'Allemagne Nazie au quotidien. Pas celle des soldats ni des fours ni des camps ( même si Dachau est fictivement situé juste à côté de Mölching), mais celle des gens autour. Celle sur qui personne n'a trop envie de se retourner. Celle qui brûle des livres dans la rue devant une foule convaincue ou pas, celle qui cherche à enrôler des enfants qui n'en ont pas envie dans les Jeunesses hitlériennes, celle qui essaie de continuer à vivre au milieu de cette fureur. A ce titre-là, c'est un roman précieux. Evidemment, il fallait un presque-non-Allemand pour écrire là-dessus:
Markus Zusak est de ceux-là: australien né d'une mère allemande et d'un père autrichien, il a été nourri des histoires de l'enfance de ses parents sur le vieux continent. Ca se ressent clairement dans sa narration, dans les détails qu'il fournit.
Le problème? le problème je pense, c'est que l'histoire de ce roman est fantastique, l'idée narrative est excellente, mais je trouve Markus Zusak inégal. Il livre parfois des phrases d'une force inouïe, des personnalités incroyablement profondes et humaines, voire troublantes ou carrément attachantes ( premier prix déscerné en ce qui me concerne à Maman alias Rosa Hubermann!!). Et puis parfois, la "mayonnaise retombe". Ca suit pas. D'où les "j'aime/j'aime plus, je re-aime". Parfois, le livre nous tombe juste des mains.
Le +++? une fois le livre tombé des mains jusqu'à par terre, on se penche, on ramasse, et on recommence. Et on se laisse réembarquer, parce qu'on comprend vite que s'il y a des hauts et des bas, La voleuse de livres reste un "page turner", qui va nous tenir en haleine jusqu'au dernier mot.
Bon, apparemment, un film est sorti, mais force est de constater que même sur les photos, tout fait un peu carton-pâte. Y'a qu'à voir les escaliers.....Et puis ma Liesel à moi, elle ne ressemble pas à cette blonde polissée et proprette.....Pour moi, la meilleure couverture, c'est celle-là
Et ensuite? et bien j'ai quand même avalé ce livre en une petite semaine. Je sais que désormais ma représentation de l'Allemagne de 39-45 aura des petits airs de Mölching. Alors au diable les talents d'écriture, ce roman laisse pour longtemps un très bon goût dans la bouche. Merci N d'en haut!
This is about a book which i loved , then liked, then hated, then liked again, then finished up without any more questions.
This is about Liesel, a German girl living in Mölching, during WWII. The daughter of communist dissidents, she is placed in an adoptive family, the Hubermans. There, she is going to build a loving and trustful nest, surrounded by the books she will end up stealing, as you may have guessed, with her very best friend Rudy Steiner.
This is about Death, who decides all by herself ( or almost ) to be THE narrator. Sometimes, it works, sometimes it does not. But "she" keeps on anticipating, foretelling, spilling the beans, softening , weighing, lighting, flashback-ing and anaphor-ing (!).
This is about Germany as it is rarely seen in books or films ( in any case, not in the ones I have read or watched so far): this is about daily life in nazi Germany. This is not about soldiers and camps and horrid ovens ( even though Dachau is fictitiously located near Mölching). This is about normal German people. This is about the Germany no one wants to look back onto. The one which used to burn books out in the open in front of convinced or unconvinced crowds, the one which was endlessly trying to enroll children into Hitler Youth, the one which tried to survive in the midst of all this furor. On this account, this is a precious novel. Obviously, it had to be told by an almost-non-German writer:
Markus Zusak is one of them: born in Australia from a German mother and an Austrian father, he fed on his parents' childhood stories . This clearly shows in the narration.
So where is the problem?Well, i do think this novel boasts a fantastic story, an excellent narrative process, but Markus Zusak I find "uneven". Some of his sentences are echoing with tremendous power, and he comes out with some of the most human, deep and fascinating personnalities ( my very own special being Rosa Hubermann, Mum). Then, at other times, it just doesn't catch on. Does not work. That's when you go from "I love it/ hate it". Sometimes the book just "falls off your hands".
And the ++? once the book has fallen from your hand down to the floor, you pick it up and start reading again. because you become quickly aware of the ups and downs, and just make do with it. Because whatever you think, the Book Thief IS a page turner.
Now, apparently, the book was made into a film. But considering the pictures, it looks a bit "cardboard cut-out"....I mean, look at those stairs. Plus MY very own Liesel does not look a bit like this polished blondish cleanish girl.
So what now? Well, in the end, took me only a (very busy) week. to swallow this book. I kown that from now on, my idea of WWII Germany will look strangely like Mölching. So never ming literary talents. A good story IS a good story, and this novel leaves "a good taste in your mouth" ( is that French or what?!!!). Thanks a lot N for recommending this book!