So long Toni
Quelle chose étrange que de mourir un 6 Août, sous le soleil d'été;
Elle avait éclairé mon (très jeune) esprit, réveillé l'Afrique qui est en nous tous, et l'Amérique qui allait y être. Comme une grande soeur très tutélaire, elle m'a suivie tout le long du chemin. Partout où je vais, partout où je lis, partout où je regarde, il y a un petit peu de Toni Morisson.
Je l'ai détestée jusqu'à l'adoration quand j'ai tenu pour la première fois Beloved entre mes mains ( "au programme de votre licence, vous lirez cette oeuvre une première fois dans son intégralité avant la rentrée universitaire ". Amen). C'était bien la première fois qu'un roman auquel je ne comprenais strictement rien ou presque à la première lecture réussissait quand même à me tenir en haleine. Et ça a continué, même après la x ème lecture.
Elle avait pour moi ce pouvoir surnaturel de nous rendre tous noirs. Ou sans couleur. Mais plutôt sans couleur noir!!!
Elle avait surtout l'art de faire absolument danser les mots - de ces danses macabres qui finissent en bel éclat de rire. De décrire les choses les plus sordides, les plus traumatisantes, les plus sanguinaires, dans un élan de vie à soulever la terre entière.
What a strange thing it is to die on a 6th August, in a glaring summer sun.
She had enlightened my (very) young mind, and brought to life the African part we all have in our hidden self, plus the American part that was to be. She was big sister to me- she followed me all the way here. Whatever I read, Wherever I go, Whatever I lay my eyes on, there is a little tiny bit of Toni Morisson just right beside me.
I have loved to hate her when i held Beloved in my hands for the first time( " As part of your degree syllabus, you will read this novel at least once before resuming university in September" . Amen.) It was definitely the first time EVER I was reading a book which I could hardly make sense of at the first reading, but which I still considered as a page turner. After so many readings, I did understand, (or so I thought anyway) , but it still remained a page turner.
Toni Morisson was endowed with a supernatural power - she made us all feel Black. Or colourless. But rather Black colourless!!!
Her words could danse- rather grimish & macabre dances which always ended up in laughter. She could describe the gloomiest, most traumatic and squalid environment with an exhilarating life force that could have lifted up the whole earth.
Oh how I am gonna miss her