Heureusement dans la vie 1: les guêtres roots
Z-êtes donc prêts pour la nouvelle rubrique? Ca s'appelle "Heureusement, dans la vie, il y a ".
Donc, aujourd'hui, on commence par : Heureusement dans la vie, il y a ma soeur. Ben oui, forcément. Entre autre chose, parce que ma soeur, le mois dernier, a lancé dans un magasin: "Tiens, elles sont pas mal ces guêtres. C'est chouette, les guêtres".
Révolution: pour moi , les guêtres, c'est le siècle dernier, Véronique et Davina, Toutoutouilloutou, mes 13 ans, et l'apérobic. Et ma paire de guêtres écrues achetées avec mes deniers alors que mon père me l'avait formellement interdit. Ces guêtres avaient un goût doux amer de transgression adolescente.
Qu'a celà ne tienne, j'ai attrapé mes aiguilles, et en route pour les guêtres. Ma soeur a choisi sa laine: Cloudy de Phildar
Un fil "soufflé", donc plutôt vaporeux, à l'aspect légèrement "grossier" voire feutré qui rappelle les laines très "roots" des années 70, tout en étant parfaitement doux. Et qui dormait dans mes armoires depuis des plombes. Parce que je n'avais ni envie de guêtres, ni de ce fil. Ca tombait bien.
J'ai donc pris les 5 aiguilles, et j'ai tricoté en rond. Des guêtres que j'aimais pas, dans un fil que j'aimais pas. En prenant bien soin d'expliquer à tout le monde que , donc, je n'aimais pas, mais que c'était pour ma soeur, que j'aimais. Donc, tout allait bien.
Je pensais que cette bonne grosse laine allait monter vite, mais que nenni: j'en ai attrapé le tournis à force de tricoter en rond. Ca n'en finissait plus. Et que fait-on, quand on tricote quelque chose qui n'en finit pas? Et bien on essaie. Au cas où ça ait un peu avancé. Au cas où ça soit presque terminé. Alors on essaie beaucoup.
Et c'est là que le miracle opère: on essaie, on essaie, il fait froid, c'est presque l'hiver, et on s'aperçoit avec surprise que les guêtres, c'est quand meme un doudou de confort posé sur l'endroit le plus froid du corps: j'ai nommé, les chevilles et les mollets. Alors, on finit la première, et on attaque la seconde avec la première enfilée sur une jambe. Puis sur l'autre. Au fil des soirées, des heures passées à attendre, on prend goût à ce surplus de douillet-erie. Quand on arrive enfin à bout de la seconde guêtre, on se demande comment on a pu passer tout ce temps et même changer de siècle, en ayant oublié les guêtres.
Pile à ce moment-là, on se rend compte que cette laine grise à laquelle on n'avait jamais pensé est parfaitement assortie à TOUTE sa garde-robe. Et ça tombe bien: il reste une pelote et demi! de quoi faire non pas une mais deux autres guêtres! Une paire en somme. Quelle aubaine.
Et me voilà repartie. Tourner, tournicoti, tournicota, tourner et retourner. Un mois de guêtres. L'avantage, vu le modèle maison on-ne-peut- moins travaillé, c'est qu'on peut faire plein d'autres choses en même temps......
Et voilà comment je me retrouve avec une paire de guêtres roots homemade doudouille rien que pour moi. Grâce à qui? Hein? Heureusement dans la vie il y a ma soeur.....
Alors, pour celles qui ne savent pas tricoter en rond, je compatis: pendant des années, je me suis battue sans succès avec ces 5 aiguilles qui partaient dans tous les sens, mon fil emberlificoté, une vraie cata. La nouillasse. Et puis un jour, j'ai eu TRES fort envie de faire des chaussettes. Comme ça.. Et là, je dois bien dire que Youtube a été juste un trésor: j'ai pu regarder, reregarder, et rereregarder autant de fois qu'il le fallait sans avoir chaque fois à appeler quelqu'un. Résultat: aujourd'hui, j'emporte mes 5 aiguilles partout. Fastoche, finger in the nose. Voici pour les néophytes la vidéo très chouette de la célèbre Elise, créatrice du feu blog In the Loop, et du très vivant Made with love
et le blog
Blog créatif : Créations tricot, tutoriels, photographie, couture, morphologie et tricot sur mesure
http://madewithlove.fr
Si vous tricotez des guêtres, j'adorerais les voir!